Anne de Kiev(née vers 1024, morte en 1076) Épouse Henri Ier Après la mort de son épouse Mathilde de Frise, Henri Ier chercha à contracter un nouveau mariage. Sur le conseil de son beau-frère Baudouin, il envoya dès 1045 des observateurs de confiance dans tous les royaumes d’Orient, qu’il chargea de lui signaler toutes les princesses à marier dont ils pourraient entendre parler dans ces lointaines contrées.Anne de Kiev En avril 1049, l’un de ses informateurs lui révéla que le grand-duc Iaroslav Vladimirovitch, qui régnait à Kiev, avait une fille prénommée Anne, qui n’avait aucun lien de parenté avec Henri et qui était, en outre, d’une beauté ravissante. Sa mère était Ingrid de Suède et de Norvège. La future épouse du roi ne manquait pas de patronymes, puisqu’on la connaît sous les noms d’Anne de Kiev, Anne de Russie, Anne de Ruthénie, Anne d’Ukraine, Anne d’Esclavonie et quelques autres. En apprenant qu’on parlait d’elle, de sa grâce, de son esprit et de ses cheveux blonds jusqu’à Constantinople, le roi eut l’œil pétillant. Il chargea Roger, évêque de Châlons-sur-Marne, de porter des bijoux à Iaroslav de la part du roi de France et de lui demander la main de sa fille. Favorable à une politique d’ouverture, le prince de Kiev, l’un des douze fils de Vladimir le Grand qui avait converti le pays au christianisme, accepta la proposition, et Anne arriva à Reims au printemps 1051, apportant une dot considérable en belles pièces d’or frappées à Byzance. Si Henri l’attendait avec une grande émotion et un peu d’inquiétude, ses craintes s’évanouirent lorsqu’il vit la fille du grand-duc. Il en devint immédiatement fort épris. Le mariage eut lieu à Reims le 19 mai 1051. Henri avait alors trente-neuf ans et Anne vingt-sept. La reine, sacrée le même jour par l’archevêque Guy de Châtillon, fut appliquée à la prière, libérale envers les pauvres, sensible au malheur, n’occupant le trône que pour y paraître comme compagne du roi, et pour accorder des grâces. La première alliance franco-russe ne devait pas être longue, car Henri Ier mourut brusquement à Vitry-aux-Loges le 4 août 1060. Aussitôt, Anne se retira au château de Senlis avec son fils Philippe, qui avait été sacré roi du vivant de son père. La reine mère ne s’était pas vu confier la tutelle de ce fils; il n’y avait pas à cet égard de coutume établie. Baudouin V, oncle du roi mineur, fut désigné tuteur-régent. Afin d’éviter les troubles, la famille royale se montra: en 1060, séjour à Dreux, Paris, Senlis, Étampes. En 1061, à Compiègne, Reims, Senlis, Paris. Anne vécut dès lors libre de tout souci politique dans son domaine valoisien, se retirant d’abord à l’abbaye de Saint-Vincent de Senlis. Un chroniqueur nous dit qu’elle aimait beaucoup Senlis, «tant par la bonté de l’air qu’on y respirait que pour les agréables divertissements de la chasse à laquelle elle prenait un singulier plaisir». Statue d’Anne de Kiev à Senlis On a dit qu’elle était ensuite retournée en Russie, mais sa tombe, trouvée en 1682 dans l’abbaye de Villiers, près de La Ferté-Alais, donnerait à penser qu’elle n’a pas quitté la France, à moins que le monument funèbre qui portait pour inscription: Anne, femme de Henri, ne fût qu’un hommage de la reconnaissance des religieux, et non le lieu de la sépulture de cette princesse. Plus sûrement, ayant obtenu une terre sise à Verneuil, près de Melun, elle y serait morte vers 1076 et assurément avant 1080, sans avoir connu son petit-fils, le futur Louis VI, né en 1081. Anne de Kiev eut quatre enfants avec Henri Ier: Philippe, né en 1052, qui deviendra roi de France sous le nom de Philippe Ier; Robert, né en 1054 et mort vers 1063; Emma, née en 1055 et morte vers 1109; Hugues, né en 1057 et mort en 1102, qui fut comte de Vermandois sous le nom de Hugues Ier.
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